Présentation

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alain-taral-biographieQuels que soient les cheminements empruntés, toute forme d’art est l’expression d’une passion.
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Mais il nous faut aussi discerner comment certains parviennent d’abord à voir affirmer leur passion, puis, en quelque sorte, à la raisonner, à la façonner en la fortifiant, pour la mieux servir et contempler enfin un aboutissement.
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Mais corrigeons de suite ce développement : le propre de l’artiste « vrai » est de n’être jamais satisfait de son œuvre. Une passion n’est pas de ce dont on peut contempler les résultats avec un sentiment serein du devoir accompli.
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Le résultat d’une passion n’est final qu’avec la fin de l’artiste qui, sans arrêt, aura « sur le métier remis son ouvrage ».
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C’est à ce cheminement enthousiasmant que nous conduit Alain Taral qui a su, en matière de reliure d’art, innover sans relâche en ce domaine qui allie intimement l’originalité et la difficulté.
Yvan Comolli † (Ancien Président des Bibliophiles de France)

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3livresTulipier teinté bleu et filet acajou… Petits caissons de palissandre en pointes de diamants entourés d’un filet de macasar d’ébène… Doublures en palissandre de Rio… Bandes d’érable moucheté teinté ivoire… La seule évocation des décors réalisés avec de précieuses essences par Alain Taral pour ses reliures offre un prélude enchanteur. Ensuite, entrent en jeu, tous les sens requis pour apprécier et admirer des reliures d’exception : la vue, le toucher, l’odorat aussi. Aux maroquins, chagrins ou box qui traditionnellement habillent nos plus belles éditions, Alain Taral a donc substitué le bois : chêne, noyer, acacia, merisier, acajou, peroba rose du Brésil…
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Alain Taral est relieur marqueteur. Sa vocation a mûri patiemment mais, au plus loin, elle plonge ses racines dans une enfance vosgienne et immanquablement sylvestre; le jeune garçon a commencé à tailler les bouts de bois abandonnés pour en venir à fabriquer des cadres puis des meubles. Un jour, on lui demande de réaliser une marqueterie pour décorer le plat d’un livre.
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Le défi du livre ouvre des champs inexplorés au créateur. Certes, le bois fut déjà utilisé dans la reliure, au XVème et XVIème siècles. Il constituait alors la structure des plats du livre; c’était les ais de bois recouverts généralement d’une peau de truie ou encore d’une plaque d’ivoire ou d’émaux, d’étoffes ou de broderies. Le bois n’était alors qu’un support et en aucun cas un élément du décor. Alain Taral, le premier, donne au bois l’occasion de décorer une reliure avec autant de noblesse et de somptuosité que tous les matériaux utilisés jusqu’à ce jour.

 

alain-taral-atelierDe plus, ses recherches l’ont poussé à inclure toujours plus de bois dans ses reliures. Au début, il a conservé le corps d’ouvrage traditionnel, avec des ficelles et le dos en peau revenant sur les plats. Puis il a rapidement adopté la technique dite « à la Bradel » qui a pour effet, entre autres, de séparer nettement par un sillon le dos des plats, assurant ainsi la disponibilité entière de ces derniers pour y étendre un décor. La réalisation d’une reliure tout en bois laissait le problème de l’articulation entre les plats et le dos du livre. La solution fut trouvée grâce à une charnière composée d’un emboîtage de bois traversé par un axe invisible en acier. Toutes les reliures d’Alain Taral sont désormais exécutées suivant ce principe en plusieurs présentations. Une reliure précieuse est toujours protégée par un étui. Celui-ci, avec Alain Taral, est évidemment recouvert de placages de bois précieux, naturels ou teintés.
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Compositions figuratives, géométriques ou lettristes, tous les décors exécutés par Alain Taral demeurent, comme il se doit en reliure d’art, guidés dans l’esprit du livre – son texte, son illustration, son architecture… L’artiste sait aussi jouer avec les qualités intrinsèques de son matériau. Le bois offre naturellement par sa structure (veinures, tonalités…) une richesse décorative infinie et parfois inattendue qu’Alain Taral entend préserver et valoriser, voire privilégier – notamment par le choix d’un style « janséniste ».
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L’atelier Feuille à Feuille d’Alain Taral est planté sur une colline de Provence, lieu de calme et de réflexion propice à la création et il dispose du musée Jean Aicard à Solliès-Ville (83) afin de montrer au public son travail. Collections particulières ou fonds patrimoniaux se sont enrichis des créations d’Alain Taral, dont la qualité et l’originalité sont reconnues par des amateurs de reliure de plus en plus nombreux en France comme à l’étranger. (Texte extrait du catalogue de l’exposition à la librairie Fata Libelli. en 1996)

Depuis plusieurs années, Alain Taral s’investit dans de nouvelles recherches :
Nouveaux Matériaux :
  • Composite ( fibres de carbone ou de verre)
  • Feuilles d’ardoise
  • Aluminium sur lequel il réalise la gravure
Nouvelles charnières (4ème génération) :
Collaboration avec divers artistes :